Quelle(s) volaille(s) mangeront (ou ne mangeront pas) les ménages de la métropole nantaise à Noël ?

Les demandes sociétales et les interrogations soulevées par les acteurs publics, les professionnels, les réseaux associatifs et les citoyens sur les enjeux actuels autour de l’alimentation conduisent à porter aujourd’hui une attention de plus en plus forte aux mutations en cours en lien avec l’agriculture et les flux logistiques, l'environnement et la transition écologique, l'économie et l'emploi, la santé et le bien-être, la qualité et le plaisir gustatif, la traçabilité et la proximité, la précarité et l’accessibilité…
À l’occasion du Nantes Food Forum, l’Auran a livré les principaux résultats de la première enquête réalisée sur les pratiques et habitudes alimentaires des ménages de la métropole nantaise. Ces résultats font émerger les grands champs de questionnements, d’enjeux, de perspectives… pour les territoires ligériens et les parties prenantes du système alimentaire à l’échelle locale. Plusieurs angles thématiques ont été traités en transversalité favorisant ainsi l’analyse croisée entre contraintes économiques et budget, formats de vente et lieux d’achat, et représentations, perceptions des choix…
Le questionnaire portait également sur la place du « local » et du « bio » dans les pratiques alimentaires des ménages (définition du local, connaissance des productions, consommation de produits locaux…) ainsi que sur les liens entre santé, alimentation et environnement (attentes, représentations, évolutions des habitudes alimentaires, sensibilité environnementale…). Menée auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1500 ménages à l’échelle de la métropole nantaise, cette enquête a été complétée par l’animation le 27 juin 2018 d’un atelier d’échanges sur les pratiques et habitudes alimentaires avec des parents enquêtés accompagnés de leurs enfants.
L’étude a ciblé sur l’alimentation à domicile et sur 8 produits frais de consommation courante parmi les productions majeures à l’échelle locale : lait, œufs, yaourt et produits laitiers, poisson frais, viande bovine, volaille, fruits frais et légumes frais. A l’occasion des fêtes de fin d’année, l’Auran présente quelques grands résultats portant sur la volaille et annonce la sortie du rapport complet sur l’enquête « Pratiques et habitudes alimentaires des ménages de la métropole nantaise ».
L’ensemble des ménages de la métropole nantaise achète-t-il de la volaille ?
6% des ménages de la métropole nantaise n’achètent jamais ou presque jamais de la volaille. Cela ne signifie pas qu’ils n’en mangent jamais (cela peut se faire à au restaurant, lors d’invitations…). A titre de comparaison, 12% des ménages n’achètent jamais ou presque de poisson frais, ou encore 16% pour le poisson frais. Les achats des ménages varient également en fonction de la composition du ménage, de l’âge mais aussi des revenus des ménages : la part des ménages n’achetant jamais (ou presque) de la volaille atteint 15% pour les ménages déclarant des revenus inférieurs à 1 000 euros nets par mois (contre 3% entre 3 000 et 6 000 euros) ou encore 11% chez les moins de 30 ans contre 3% entre 50 et 59 ans.
Au niveau national, ce sont 27,0 kgec (équivalent carcasse) de viandes de volailles qui sont consommées par habitant dont 19,7 kgec/hab. de poulet et 4,3 kgec/hab de dinde. Les volailles entières qui représentaient 36% des achats des ménages en 2000 ne représentent que 24% des volumes achetés en 2017 au détriment des élaborés de volaille (panés, nuggets, etc.) qui sont passés de 17% à 29% (source : Les fiches de France Agrimer, Élevage/volailles de chair, février 2018).
Où les ménages de la métropole nantaise achètent-ils leur volaille ?
64% des ménages de la métropole nantaise achètent habituellement leur volaille dans une grande surface. Globalement, les résultats de l’enquête montrent une situation clairement dominante de la grande distribution dans les achats de produits frais, quelles que soient les produits enquêtés.
47% des ménages de la métropole nantaise achètent leur volaille exclusivement en grande et moyenne surface, 9% uniquement sur le marché.
Les achats chez le boucher ou encore sur le marché concernent respectivement 18% et 16% des ménages. Si l’attrait est relatif pour les boucheries - charcuteries et poissonneries, les marchés, restent une offre appréciée par les ménages qui attendent d’y trouver des produits locaux ou bios de qualité. Ce « trio » de tête (grande et moyenne surface, commerce alimentaire spécialisé et marché) se retrouve également pour les achats de viande rouge. Pour les achats de poisson frais, les achats sont plus fréquents sur le marché qu’en poissonnerie.
Quel type de volaille achètent les ménages de la métropole nantaise ?
21% des ménages de la métropole nantaise achètent régulièrement de la volaille issue de l’agriculture biologique. Cette part d’achat réguliers de produits « bio » varie de 17% (pour la viande rouge) à 46% pour les œufs.
38% des ménages de la métropole nantaise achètent régulièrement de la volaille « locale ». La part d’achats réguliers de produits locaux varie entre 21% (pour les yaourts et produits laitiers) et 54% pour les légumes frais.
14% des ménages de la métropole nantaise achètent régulièrement de la volaille « bio » et « locale ».
Ce qui définit un produit local pour les ménages de la métropole nantaise ? à 65% la proximité géographique de la production, 19% le contact avec le producteur et 17% la qualité. Le respect de l’environnement, le goût la recette traditionnelle ou la connaissance de l’entreprise qui le fabrique sont moins fréquemment cités (respectivement 11%, 10%, 5% ou 4%).
Et lorsqu’il s’agit de préciser la proximité géographique, 36% des ménages considèrent qu’un produit local est un produit qui vient du département de la Loire-Atlantique et 38% de la région des Pays de la Loire.
Quelle production de volaille (locale) ?En 2017, 1,81 million de tec (tonne équivalent carcasse) produites dans les élevages français en 2017 dont 1,24 million de tec de poulet, 0,35 million de tec de dinde, 0,19 million de tec de canard et 39 400 tec de pintade. La France est le 3ème pays producteur de viande de volaille de l’Union Européenne (derrière la Pologne et le Royaume-Uni) 53% des capacité d’élevage de volailles de chair (soit 10,3 millions de m2) sont localisées dans les régions Pays de la Loire et Bretagne et 13% dans le bassin sud-Ouest. En 2017, 63% des volumes de poulets abattus étaient des poulets standards, 15% sous cahier des charges Label Rouge, 9% sous autre signe de qualité (certifiés, issus de l’agriculture biologique, AOP, IGP, …) et 13% des volumes concernaient des poulets destinés à l’exportation vers les pays du Proche et Moyen-Orient essentiellement. En 2015, d’après les données régionales, la région des Pays de la Loire constitue la première région pour les volailles sous Label Rouge (41% des poulets Label Rouge sont abattus en Pays de la Loire) et pour les poulets de chair bio (32% des effectifs et 20% des élevages sont en Pays de la Loire). La carte ci-dessous localise les 40 produits de Volailles enregistrés en Indication géographique Protégée. L’IGP Volaille d’Ancenis : « Cette IGP englobe les principales espèces de volailles de chair élevées suivant un mode d'élevage fermier dans la région traditionnelle d'élevage d'Ancenis. D’après l’enquête menée à l’échelle de la métropole nantaise par l’Auran, 76% des ménages se disent prêt à payer plus cher pour acheter un produit local. Au niveau national, 67% des Français sont prêts à payer plus cher pour acheter de la volaille d'origine française dans au moins un lieu de consommation.
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Les résultats sont présentés dans 4 synthèses accessibles sur le site internet de l’Auran :
Les synthèses de l’Auran #30 « L’alimentation, au cœur de nouveaux enjeux territoriaux »
Les synthèses de l’Auran #31 « Comment nourrir 630 000 habitants de l’agglomération nantaise avec une alimentation de qualité ? »
Les synthèses de l’Auran #32 « Manger local, nouvelles attentes, nouvelles questions… »
Les synthèses de l’Auran #33 « Manger et en parler »
Pratiques et habitudes alimentaires des ménages
- Les fiches de France Agrimer, Elevage/volailles de chair, février 2018
- État des lieux de la filière volailles de chair en Pays de la Loire, Région Pays de la Loire, Chambre d’agriculture, août 2016.
- Association pour la Volaille Française, enquête Opinion Way
- INAO.