Nantes, 2900 ha de couvert végétal : mon arbre, mon jardin… et les autres ?

En dehors des espaces publics, une grande part des espaces végétalisés est composée de jardins et d’espaces verts privatifs sur lesquels peu de connaissances sont aujourd’hui disponibles.
L’Auran a fait appel aux techniques d’exploitation des images aériennes à très haute résolution pour caractériser les composantes du couvert végétal public et privé sur la ville de Nantes. Sur les 6 570 hectares de la superficie communale, ce sont près de 2 900 hectares de couvert végétal qui peuvent être identifiés grâce à ce nouvel outil, soit 45 % du territoire.

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Dans la perspective d’un travail à poursuivre sur la nature en ville, l’Auran a exploré les facettes privées et méconnues du végétal nantais dont celles des jardins et espaces vert liés directement aux logements.

À eux seuls, les jardins des maisons individuelles constituent le quart du couvert végétal nantais tout en dessinant une mosaïque de plus de 30 000 lieux privatifs entretenus par autant de jardiniers. Composante essentielle de la nature urbaine par leur surface et l’intensité qu’ils représentent, les jardins apportent au citadin un lieu de vie au même titre qu’une pièce de la maison. Mais ils constituent parallèlement un espace ouvert sur l’extérieur interagissant avec les jardins attenants et jouant un rôle dans l’ambiance paysagère du quartier.

La majorité de ces jardins individuels nantais bénéficie d’un couvert végétal de plus de 100 m2 et constitue généralement avec d’autres jardins contigus des cœurs d’ilots végétalisés au sein de la ville.
Les jardins privatifs des maisons individuelles et plus largement les coeurs d’îlots végétalisés sont très présents dans les tissus urbains constitués au début 20ème siècle autour de la ceinture des grands boulevards nantais. Les quartiers Dervallière Zola, Breil Barberie, Hauts-Pavés Saint Félix, Chantenay et Saint Donatien sont ainsi jalonnés par de nombreuses poches végétales insérées dans le tissu résidentiel historique que l’on peut parfois apercevoir de l’espace public.

D’une emprise spatiale plus réduite que les jardins privatifs des maisons individuelles, le couvert végétal lié aux logements collectifs se confond avec les caractéristiques des formes bâties qu’il accompagne.
Du « pied d’immeuble » au « parc habité », les situations sont multiples, créant des lieux qui résultent à la fois de la qualité de leur conception et de l’intensité de leur appropriation par les résidents. Pour autant, depuis les baies vitrées des appartements, la nature apparaît comme un élément majeur du paysage urbain.
Les coulées vertes ainsi que les parcs et jardins publics nantais sont autant de « vues » qui participent activement à la qualité des logements apportant un lien contemplatif privilégié entre l’habitant et le paysage.

La relation entre nature, architecture et urbanisme n’est pas nouvelle. De la cité-jardin du Grand Clos en passant par les quartiers de grands ensembles des Dervallières ou de Malakoff, l’équilibre entre bâti et végétal a été constamment réinterprété par les différents courants de pensée de l’urbanisme moderne.

Aujourd’hui, les grands projets urbains portent l’ambition de faire de la nature une composante à part entière de l’organisation spatiale de la ville. À une échelle métropolitaine, les grands projets structurants récemment réalisés, engagés ou à venir de l’Île de Nantes, du Centre-Ville, du nouveau Malakoff, de Pirmil les Isles, du Bas Chantenay et du Grand Bellevue font, chacun à leur manière, de la nature en ville un axe structurant du projet. Ils viennent réinterroger la qualité, les statuts fonciers, les usages et l’accessibilité du couvert végétal collectif, venant ainsi compenser une faible surface d’espaces végétalisés privés liés directement aux immeubles d’habitation.