Les agglomérations et métropoles françaises tendent à jouer un rôle de plus en plus important en faveur du maintien de l’agriculture périurbaine et du développement de l’économie locale tournée vers les circuits de proximité et circuits courts.
Le Projet Alimentaire Territorial (PAT), outil introduit par la loi du 13 octobre 2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, a pour objectif de consolider les filières agricoles locales et à développer la consommation de produits issus de filières courtes et de proximité. Il vise à rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs et à développer l’agriculture sur les territoires et la qualité de l’alimentation.
L’Auran accompagne la métropole nantaise dans la préfiguration de son Projet Alimentaire Territorial (PAT) retenu parmi les 21 lauréats de l’appel à projet du « Programme National pour l’Alimentation » piloté par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt. Il s’inscrit dans le cadre d’un travail partenarial avec la Chambre d’agriculture, l’association Terres en Villes et l’International Urban Food Network (IUFN).
Des premiers éléments de diagnostic sur les pratiques et les tendances de la consommation alimentaire des ménages à l’échelle nationale permettent de mieux cernes le contexte dans lequel s’inscrivent les enjeux de l’alimentation aujourd’hui.
L’alimentation constitue le 3ème poste de dépenses des ménages après le logement et les transports
Le budget consacré à l’alimentation par les ménages français est en baisse constante. Les dépenses alimentaires représentent quelques 20 % du budget total des ménages en 2014 contre 34,6 % en 1960. Le logement et les transports constituent aujourd’hui des postes importants de dépenses des ménages devant l’alimentation.
A l’échelle nationale, les dépenses alimentaires des ménages pour la consommation à domicile représentent un budget moyen de 360 euros par mois. L’âge, la composition des ménages (familles avec enfants, personne seule…) et le pouvoir d’achat dont ils disposent influencent fortement leurs pratiques de consommation.
Le quotidien des français reste rythmé par les trois repas traditionnels, pris massivement aux mêmes horaires. A 13h, un français sur deux est en train de déjeuner. Parallèlement, 30 % des français déclarent grignoter à d’autres moments que les repas établis.
Moins de produits frais, davantage de plats préparés et le développement de la livraison à domicile font que le temps quotidien moyen consacré à faire la cuisine s’est réduit de 18 minutes entre 1986 et 2010, passant de 1H11 en moyenne par jour à 53 minutes.
Près de 70 % des dépenses alimentaires en France se font dans les grandes surfaces
Hypermarchés et supermarchés constituent ainsi les circuits de distribution les plus fréquentés par les consommateurs, avant les marchés, les commerces alimentaires spécialisés et les magasins de hard-discount.
Les tendances de fond montrent une diversification croissante des parcours d’achats des français qui n’hésitent pas à passer d’une enseigne à une autre et d’un format de vente à un autre : grand surface, épicerie ou supérette, commerces spécialisés, magasins de surgelés, artisanat commercial (boulangeries, boucheries…)…
La proximité géographique et le prix des produits proposés constituent les deux principaux critères de choix de point de vente alimentaire par les consommateurs. On observe depuis quelques années un développement important du e-commerce avec notamment le développement des Drives qui représentent en France près de 5% des parts de marché alimentaire.
Une croissance importante de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique et des attentes en matière de proximité
La consommation de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique continue son ascension en France. 65 % des français déclarent en consommer régulièrement en 2015 (au moins une fois par mois) contre 37 % en 2003. Les surfaces agricoles en agriculture biologique sont en pleine expansion et représentent quelques 4,9 % des surfaces agricoles en France contre 2 % en 2007.
Les enquêtes de consommation affichent une tendance de fond en faveur du « fabriqué en France » de manière générale et du « fabriqué près de chez moi » en particulier. Selon un sondage IPSOS pour Bienvenue à la ferme réalisé en 2014 auprès de 1 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, 81 % des personnes interrogées déclarent privilégier l’achat d’un produit alimentaire fabriqué en France et 77 % chercher à connaître l’origine d’un produite alimentaire avant de l’acheter. 97 % des personnes interrogées déclarent par ailleurs avoir déjà acheté un produit local et 41% en acheter souvent voire très souvent.Les principaux motifs d’achat de produits locaux sont le fait qu’ils permettent de faire marcher l’économie locale, de s’assurer de leur origine, qu’ils sont de meilleure qualité et qu’ils ont meilleur goût. De nombreuses initiatives ont vu le jour
des dernières années afin de recréer du lien entre consommateur et producteur, comme celle du réseau des AMAP (Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne), créé en 2004 et qui rassemble aujourd’hui 1 200 groupes de consommateurs dans toutes les régions de France, soit environ 50 000 familles.
Le motif « santé » constitue par ailleurs le premier motif de consommation de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique, devant la préservation de l’environnement puis la qualité et le goût des produits proposés.
Santé et alimentation, un sujet de préoccupation de plus en plus prégnant
La dimension économique des achats alimentaires n’apparaît qu’en quatrième position des motivations des consommateurs, loin derrière la santé, le plaisir et la convivialité. La qualité des produits, la recherche de goût et de produits sains sont les principaux critères d’achat, loin devant le prix des produits proposés.
Les français restent ainsi très attachés au plaisir qu’ils prennent en mangeant. 65 % estiment que manger est toujours un plaisir. 91 % des consommateurs sont prêts à payer plus cher un produit alimentaire qui a meilleur goût.
Le lien entre alimentation et santé est le moteur principal des préférences alimentaires. 85 % des ménages estiment que la manière dont ils mangent influencent leur état de santé. Cette proportion est en croissance régulière puisqu’elle atteignait 79 % en 2000 et 75 % en 1997.
Sources :
Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA)
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE)
Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC)
Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique (AGENCE BIO)