Nantes et sa métropole portent une ambition forte pour faire de la nature une composante à part entière de la ville en termes de qualité, d’accessibilité, de biodiversité, de paysage, d’usages… Portée par une dynamique de croissance démographique et économique, Nantes accueille également chaque année de nouveaux logements, reconfigure les espaces d’activités économiques, crée des équipements publics… Entre le besoin croissant de terrains à bâtir et l’importance reconnue des biens faits de la « nature », comment préserver, développer et réinventer le couvert végétal urbain dans la ville de demain ?
Donner corps aux intentions politiques et aux attentes exprimées par de nombreux habitants nécessite de réinterroger les savoir-faire, les usages, les modes d’intervention et de gestion. Cela impose d’en prendre toute la mesure avec l’ensemble des acteurs concernés, au travers d’une vision partagée des défis, des menaces et des enjeux pour mieux percevoir, construire et développer la relation entre ville et nature. L’appropriation par l’habitant mais également par la collectivité et par les acteurs de la ville de la « nature » en constitue un préalable essentiel. Appropriation quotidienne qu’induit partage de l’espace et conciliation des usages. Appropriation du projet tant dans ses intentions que dans sa réalisation concrète. Appropriation des cycles de la ville dont les fonctions et les usages sont en perpétuel renouvellement. Appropriation des cycles naturels et biologiques des différentes espèces animales et végétales.
En évolution permanente, cette appropriation se réinvente au gré des époques où représentations et solutions techniques conduisent à rechercher les multiples espaces et lieux supports d’expression pour une nature qui rayonne dans toutes ses dimensions à l’échelle de la ville.
Afin de poser un premier état des lieux du couvert végétal nantais, l’Auran a fait appel aux techniques d’exploitation des images aériennes à très haute résolution pour caractériser les composantes du couvert végétal public et privé sur la ville de Nantes. Sur les 6 570 hectares de la superficie communale, ce sont près de 2 900 hectares de couvert végétal qui peuvent être identifiés grâce à ce nouvel outil, soit 45 % du territoire.
Dans la perspective d’un travail à poursuivre sur la nature en ville, l’Auran a exploré plus spécifiquement les facettes privées et méconnues du végétal nantais : les jardins et espaces verts directement liés aux logements, et également le patrimoine végétal urbain des institutions nantaises et des sites dédiés aux activités.
>> Consulter le dossier thématique consacré aux logements
Des campus universitaires du Tertre et de la Chantrerie qui s’étendent sur une superficie de plus de 70 ha dans la partie Nord de la ville de Nantes, au linéaire cumulé de près de 20 km des voies ferrées bordées de talus qui traverse la ville d’est en ouest en passant par les 10 ha d’espaces végétalisés non constructibles lié au poste source électrique de Cheviré, le couvert végétal lié aux institutions se compose d’une nature aux formes, à la gestion et aux usages hétérogènes.
Riche et présent au cœur de la ville dense et notamment au sein des grands boulevard nantais, le couvert végétal lié aux institutions appelle à développer avec les grands acteurs institutionnels du territoire une connaissance adaptée à la diversité des micro-contextes locaux, et une vision écologique sur leur accessibilité, leur pérennité et leur visibilité.
Les sites dédiés aux activités interrogent également une vision paysagère à l’échelle de la ville. Secteurs plus majoritairement minéralisés qui contribuent notamment aux effets d’îlots de chaleur urbain, ils ont un rôle à jouer pour renforcer à l’échelle de la ville les fonctions écologiques et climatiques de la végétation urbaine.
Les sites dédiés aux activités se déploient sur près de 15 % de la superficie de la ville. Ils présentent globalement un couvert végétal arboré et arbustif plus faible que la moyenne nantaise, et expriment une grande disparité dans leur rapport avec le végétal.
Certains secteurs bénéficient d’une végétation arborée de qualité en lien avec les caractéristiques du quartier dans lequel ils s’insèrent, tandis que d’autres développent un rapport à la nature pouvant être qualifié de « fonctionnaliste » par les différents usages qui lui sont associés : espaces engazonnés, terrains en attente d’affectation, aires de stationnement, bassins de rétention des eaux pluviales… Les requalifications en cours et celles à venir des sites dédiés aux activités constituent une opportunité majeure de renforcer le couvert végétal urbain à l’échelle de la ville.