Reprise timide de l’emploi au 1^er trimestre 2021

L’année 2020 avait été marquée par une forte chute d’activité au printemps (PIB français – 19 %), ce qui avait eu des effets immédiats sur le niveau des effectifs (en CDD et intérim en grande majorité) dans tous les territoires en France. Les aides massives dédiées au maintien de l’emploi, et notamment le dispositif d’activité partielle, ont toutefois permis de contenir les pertes d’emplois. Dans la zone d’emploi de Nantes, les effectifs salariés privés ont baissé de 2,3 % sous l’effet du 1^er confinement du printemps 2020. Après une reprise partielle lors de l’été au dé-confinement, la fin de l’année se solde par un deuxième confinement qui entraine à nouveau un (léger) repli des effectifs de 0,5 % au T4 2020 dans la zone d’emploi de Nantes (par rapport au T3 2020).

Source : Urssaf Acoss juillet 2021 données CVS – traitements Auran, base 100 T1 2016

Au premier trimestre 2021, l'activité intérimaire et l’emploi salarié privé renouent avec des hausses dans toute la France (+ 0,5 % par rapport au T4 2020 et +1,7 % par rapport au T1 2020). Dans la zone d’emploi de Nantes, les effectifs sont également en légère hausse, de +0,7 % par rapport au 4^ème trimestre 2020 et + 1,9 % qu’un an auparavant soit 6 250 postes de plus qu’en mars 2020 lors du 1^er confinement. Les effectifs s’accroissent également de +1,7 % (soit + 4 800 postes par rapport à fin mars 2020) dans la métropole nantaise. 85 % de la hausse d’effectifs est due au seul secteur de l’intérim qui avait connu une chute spectaculaire sur le 1^er trimestre 2020 (-40 %). Hors intérim, l’emploi salarié privé est stable par rapport à mars 2020 (+0,3 %).

Dans la lignée des deux trimestres précédents, l’activité et l’emploi dans le secteur de l’hébergement restauration sont encore fortement impactés (-8,8 % soit 1 100 effectifs en moins sur un an à Nantes Métropole). Cette baisse s’exprime plus fortement sur la zone d'emploi de Nantes que dans l’ensemble des Pays de la Loire ou qu’en moyenne nationale, et ce contrairement à la tendance observée en 2020.

Le début de l'année 2021 confirme également les tensions d'approvisionnement en matières premières (matériaux, énergies), qui font flamber les prix et qui engendrent des retards dans l'activité BTP notamment.

Source : Urssaf Acoss juillet 2021 données brutes – traitements Auran

Une tendance baissière de la demande d’emploi se dessine mais les profils fragiles persistent

Au 1^er trimestre 2021, 63 031 demandeurs d’emplois sont inscrits en catégories ABC dans la métropole nantaise. Les mesures de soutien à l’emploi et la reprise récente de l’intérim ont permis de contenir les inscriptions. Après la forte hausse du 1^er semestre 2020, le nombre d’inscrits à Pôle emploi s’est stabilisé et entame une nette décrue en 2021.  En juin 2021, ce sont 60 773 personnes qui sont inscrites en catégories ABC, en baisse de 3,9 % par rapport à juin 2020.

Pour autant, les signes de reprise restent encore timides sur le début de l’année. Dans la métropole nantaise, le niveau de recrutement est en dessous de 23 % par rapport à mars 2020, au regard du nombre de déclarations préalables à l’embauche réalisées au cours du 1^er trimestre 2021. Cela s’explique par les restrictions administratives et les perspectives plus restreintes dans certains secteurs (tourisme, restauration, culture…) qui habituellement ont recours à de nombreux contrats courts. Dans l’hébergement restauration, le niveau des embauches est presque 4 fois moins élevé (-80 %) qu’il y a un an, avec seulement 1 730 offres au cours du trimestre contre 6 000 à la même période l’an passé. Les activités culturelles et de loisirs sont également impactées (-41 %), ainsi que le commerce (-16 %).

Ce niveau de recrutement en retrait limite mécaniquement le retour à l’emploi des demandeurs, et fragilise un peu plus les personnes occupant des emplois précaires et les personnes cumulant des freins à l’employabilité (problématiques familiales, garde d’enfant, mobilité, discriminations…). A Nantes Métropole, 29 705 DEFM ABC sont inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus (+2,6 % par rapport à juin 2020) et 14 155 demandeurs sont également allocataires du RSA (+6,8 % en un an). Avec la crise sanitaire et la réduction brutale d’activité en 2020, le nombre d’allocataire du RSA a sensiblement augmenté (+ 21 % en juin 2020 par rapport à 2019) signe que de nombreuses personnes n’étaient soit pas concernées soit insuffisamment couvertes par les mesures inédites de soutien à l’économie et à l’emploi déployées par l’État. Il s’agit d’indépendants, de saisonniers, d’intérimaires, etc., soit autant de personnes proches de l’emploi et jusqu’alors inconnues des services des aides sociales qui dénotent avec les profils habituellement couverts par le dispositif. Avec l’amélioration de la conjoncture sur le 1^er semestre 2021, ce nombre devrait décroitre dans l’année. Pour les personnes fragiles et éloignées de l’emploi, les parcours de retour à l’emploi sont aussi chahutés. Les politiques publiques locales d’insertion, de soutien à la recherche d’emploi et de réorientation formation pourront dans la durée s’intensifier et contribuer aux rebonds dans les parcours. Les initiatives récentes à Nantes pour mettre en place des solutions innovantes, par exemple celles portées par l’association nationale Territoire zéro chômeurs de longue durée, pourront y contribuer.